11.30.2009

Slumdog Millionaire : l'homme qui gagnait trop


l'ayant mit de côté au profit d'un non moins excellent Mesrine, c'est seulement maintenant que je me suis décidé de visionner cet OVNI prodige qui, on nous l'assurait haut et fort, devait plaire à tout le monde tellement qu'il était trop bien de partout, raflant, à l'instar de son héros, le gros lot : 4 Golden Globes, 7 BAFTA et 8 très estimables Oscars.
comme promis, le film propose une histoire fort originale et trow'belle (dont je ne vous peinerais pas de la lecture) mais il offre surtout une structure scénaristique à la fois simple et audacieuse, des acteurs authentiques, une musique qui sied à merveille à la mise en scène et au découpage énergique, souvent frénétique, typiquement Boylien, conférant au résultat final une ambiance qui lui est propre et une réelle épaisseur.
abordant plusieurs thêmes plus ou moins interessants mais sans jamais faire sombrer le navire dans des eaux de mauvais goûts, le long-métrage a le mérite de partager une vision sans concession malgré ses accotés, surtout le dénouement, grand spectacle mais se serait sans compter un autre aspect de l'œuvre : l'hommage fait au cinéma de Bollywood, cette étrange curiosité de l'autre bout de la planète qui n'intéresse pas grand monde, amuse les autres mais passionne pourtant des milliards d'Indiens.

en somme, Slumdog Millionnaire est un film qui réussit a être interessant, divertissant, équilibré et très bien construit, sans réelle prétention. un coup astucieux et réussis d'un Dany Boyle qui prouve encore une fois qu'il est capable du pire comme du meilleur et, finalement, une rafale de prix, toute proportion gardée, bien méritée.

11.29.2009

LMMDDS n°19

alors qu'un tout nouveau DVD témoignant de son ultime tournée sort ces jours-ci - dont j'ai hâte de voir le résultat, je me dis qu'il serait fort judicieux de ressortir le DVD de "La tournée des Grand Espaces" (2003-2004) qui avait suivit la sortie de l'excellent L'Imprudence (2002), dont cette vidéo est tirée : Mes Prisons, un morceau rock bien efficace, intense et bien écrit.


11.22.2009

Polka Magazine #7


chaque nouvelle parution pouvant être considérée comme un miracle en soi, le fort sympathique magazine Polka, le trimestrielle francophone de photo-journalisme, vient de sortir son septième numéro hier. nous ayant gratifié jusqu'à présent de très bons contenus, ce magazine absolument magnifique ne coûte "que" 5€80 pour une belle couverture cartonnée renfermant 130 pages de photos et textes sur papier glacés épais faisant honneur aux artistes/journalistes mis en valeur. ne le cachons pas, d'approche assez snob mais fort intéressant, décoinçons un peu le trou du cul et apprécions cette curiosité qui fait office de véritable tour de force dans le paysage de la presse francophone. le tout étant de trouver le temps et l'état d'esprit nécessaire pour apprécier ce genre de publication à leur juste valeur... le genre de magazine qu'on ne lie assurément pas dans un train.

plus d'info, sur le site officiel.

The Velvet Underground - Searchin' For My Mainline


après l'avoir laissé quelques mois mûrir sur mon disque dur, je me suis enfin penché sur le cas de Searchin' For My Mainline, le harchi-cultissime bootleg des Velvet Underground, qui, à l'instar de l'excellent A Mix Of All That Was de Nine Inch Nails, regroupe une sélection de tout les titres joués live par le groupe depuis sa création jusqu'en 86 dans un ordre plus ou moins chronologique.
cette pièce, en premier lieu sortit en vinyle fin des années 80, ressurgira en format CD en 1993, perdant légèrement de sa qualité sonore mais ajoutant quelques nouveaux morceaux, entre autre des reprises par les membres originaux mais lors de prestations solos.
absolu ? mmh, oui, certainement, mais pas pour tout le monde ! effectivement, ce coffret permet aux plus grands fans de découvrir des interprétations tout à fait inédites (entre autre Heroïn ou Sister Ray reprisent à plusieurs reprises mais dans des habillages à chaque fois différent) mais souffre, sur de nombreux titres, d'une qualité sonore moyenâgeuse, tout particulièrement sur le premier disque, la qualité se gonflant sur la longueur.
l'objet relève donc plus de l'encyclopédie, démontrant, s'il le fallait, toute les capacités de réinterpretation live du groupe, le tout agrémenté de mini-interviews/déclarations, d'acetate demos ou d'un duo de Reed avec Patti Smith.

pour faire clair, voilà un bootleg qui mérite son statut, qui est absolument indispensable à tout fan du groupe mais qui se révèle probablement assez rebutant pour n'importe qui d'autres, surtout que d'autres boots de bien meilleure qualité sonore circulent sur la toile, à porté de clic. moi, je ne m'en lasse pas.

il est trouvable en qualité sans perte ".shn" sur l'excellent, je ne le dirais jamais assez, qualitybootz.blogspot.com, ici.

11.20.2009

Blueberry : Le Soir fait son rodéo


Le Soir fait actuellement une très sympathique action et propose chaque semaine un numéro double des aventures de Blueberry, la grande bd culte de feu Charlier et Giraud.

l'objet est plutôt joli, on regrettera simplement une manque de révision de certains aspects du contenu (j'ai été enchanté d'apprendre que la "Guerre de Succession" venait de se terminer à l'époque) et une couverture qui semble être la même pour tout les numéros de la collection.
largement cartonné, belle reliure toilée (devant former un revolver semblerait-il) et papier "vintage" (j'entends par là le papier type des vieilles productions BD, non glacé donc) qui est à mon sens plus chaleureux mais surtout plus fragile qu'un papier glacé.

pour le reste, c'est Blueberry. c'est à dire une production en avance sur son âge qui a ouvert la porte à beaucoup d'autres, une première approche de la bande dessinée "adulte" qui dépliera le tapis rouge à certains XIII, Thorgal ou autre Largo Winch. un must-have ? ça commence à vieillir pour les premiers scénarios mais ce titre reste une valeur sûre et une pierre angulaire de la BD franco-belge. à découvrir.

cette édition du Soir est donc une bien belle manière de découvrir ou d'enfin s'âtteler valablement (comme moi) au cas Blueberry, pour royalement 11€90 + coupon échange le double album, tout les jeudis !

le site officiel ici.

11.15.2009

LMMDDS n°18

je poursuis donc ici et en parallèle la série commencée sur facebouc...
cette semaine, Rose Clouds Of Holocaust de l'album éponyme de Death In June, interpreté à New-York City, le 10 novembre 2002 et appraissant sur le très bon DVD "Death In June - Live In New York".du Death In June finalement sans surprise mais tellement représentatif, qui touche là il faut. et puis j'aime bien quand il a sa serpière sur la tête...

11.10.2009

Pilote 69 : la trique en toute impunité


non, Pilote n’est pas mort et j’en suis le premier stupéfait ! petit rappel : ce magazine créé en 59 par 6 hommes du monde de l’édition et de la bd (entre autre, le tandem Goscinny et Uderzo et Jean-Michel Charlier), révolutionne son petit monde. créé pour être le « Paris Match pour jeunes », les BDs, véritable colonne vertébrale du magazine, sont accompagnées de textes d’actualité et d’articles en tout genre (reportages, dossiers, nouvelles…). les grandes séries seront, pour les plus connues, Astérix, le gaulois, Lucky Luke, Tangy et Laverdure ou encore Bob Morane, avec les participations de Cabu, Gotlib, William Vance, et bien d‘autres… tout ça, jusqu’à l’arrêt du périodique, en 1989, après trente ans de labeurs, bonne humeurs (ou pas) et bande dessinée, de galère financière, de fusions (avec Charlie Mensuel) et rachats (avec Dargaud).

et puis plus rien, juste le statut culte qui mûrira au fil des années. et là, PAF ! en 2003, Pilote revient dans un numéro « Spécial été 2003 » (comme si de rien n’était), sous-titré « Pilote, le journal qui s'amuse à revenir« . S’en suivent deux trois autres parutions, « irrégulomadaire » comme ils aiment le préciser, dont un pour fêter mai 68 (« Pilote, le journal qui s'amuse à lancer un pavé ») et celui qui nous intéresse vraiment, « Pilote 69, le journal qui va et qui vient » qui fête les 50 ans du magazine et les 30 ans de cet été canniculaire.

sortit à la mi-juin, ce numéro déjà exceptionnel de par son existence , sponsorisé par France 5, nous propose sur ses petites 150 pages, via histoires inédites et articles, de revenir sur le phénomène « anné swassantnoeuf, anné ewotik ». la qualité d’ensemble place la barre assez haut, malgré le nombre d’intervenants (parmis ? Varenne, Manara, Moebius, Charlier, Cabu, Blutch et pleins, pleins d'autres…), passant de haut standing à l’histoire sympathique en passant (rarement) par le dispensable. souvent exagéré dans le propos, décompléxé, jamais vulgaire, passant du sérieux au comique, ce numéro répond finalement à la demande et à l’image de cette année folle qui n’est que prétexte pour aborder le thème de la sexualité au sens large, dans le monde la bande dessinée, dans notre culture en général mais surtout dans notre subconscient collectif (ouai, tout ça).

bref, une initiative tout à fait louable, bien mis en page, faisant de ce numéro dors et déjà collector un bien bel objet. bien sûre, ça devient difficilement trouvable après quelques mois, gonflant probablement les 8€ qu’il coûtait à sa sortie.

un petit apperçu...

11.09.2009

Pix'N Love


malgré son côté très hype, je ne peux que conseiller ces trimestrielles pour amoureux de petits carrés colorés. dans "Pixels et amour", la snes, c'est la technologie next-gen. avec accessibilité, professionnalisme et sans prétention dans l'écriture, ces passionnés reviennent sur la culture retro-gaming (c'est plus classe en anglais et ça donne l'impression d'exister). des jeux et tout autour : interviews d'acteurs du milieu, tests, dossiers, des antiquités mais aussi des nouveautés dans l'esprit (remakes, suites ou titres récents mais old-school), le magazine ne rate rien. notons aussi qu'une partie du magazine est consacré au homebrew, ces jeux développés sans licence des constructeurs par des amateurs et des plus pros et qui permettent de faire vivre certains hardware des années après leur mort officielle (prenons l'exemple de la Dreamcast qui possède une scène homebrew encore fort vivace)

présenté sous le format mook (contraction de magazin et book, c'est à dire un magazine en format livre de poche, si ça c'est pas du snobisme), l'impression est parfaite et le papier très beau, ce qui engendre un coût de production et donc un prix de vente plus qu'élevé et on aurait préféré l'inverse. au demeurant, 9€ pour un bel objet de 130 pages réellement bien écrites, sans pub, se vaut peut-être, en prenant tout en compte, mais ne sera pas pour toutes les bourses...



Pix'n love, c'est aussi une maison d'édition, toujours sur le jeux vidéos, avec plusieurs ouvrages thématiques, tel que l'histoire de la firme Nintendo, l'univers de l'arcade, le parcourt de la trop méconnue PC Engine ou encore l'industrie du jeu de football et qui semblent, tous, tout aussi bons.

en attendant, Pix'n Love, le mook (je ne m'y ferai jamais), c'est tout les trois mois, ici et c'est bien...

This Is England : Filet de Saxons


ce film de 2006 du britannique Shane Meadows se paye le luxe de prendre position sur un sujet facile, l’extrême droite anglaise, sans tenter un seul instant de formuler une problématique et encore moins d’argumenter une réponse à celle-ci. on sort du visionnage avec la conviction ferme que la droite profonde, c’est de la merde (même si c’est vrai), et que tout ses partisans sont de très estimables personnes (ce qui est tout aussi vrai), entre le bûcheron et le big foot, dont la connerie innée et profonde ne pouvait que mener à des débauches de testosterone. un peu facile… le film aborde un sujet politique mais ne le développe absolument pas. non pas que ce qui est montré réinvente une réalité au profit des convictions de l’auteur (ce n’est pas du M. Moore) mais l’interprétation qui est faite de cette droite est simpliste, sans tombé dans le mièvre récurant au sujet.

dommage ? pas nécessairement : le film ne se veut, dans le fond, absolument pas politique mais largement sociétaire. ce qui est magnifique dans ce This Is England, c’est son immersion dans une époque précise et un secteur géographique précis, dépeignant à merveille les caractéristiques socioculturelles et politiques d’une époque charnière dans une Angleterre qui se cherche. avec une trame scénaristique qui ne tient finalement pas à grand-chose - le film de la vie en somme, mais qui retient l’attention, se reposant énormément sur un découpage plus qu'efficace, le film peut surtout compter sur une photographie magnifique, une bande-son qui lui colle à la peau et surtout des acteurs campant magistralement leur rôle !

bref, si vous cherchez un film « trop bow » sur le racisme/extrême droite, vous n’y êtes pas. C’est autre part que ce film trouve son intérêt. A recommandé.

Motörhead à Forest National, 05/11/2009

©Jan Van den Bulck (pour digg.be)

Motörhead à Forest, concert de l'impossible ! outre passé les louanges que l'on adresserait à notre créateur putatif sur la présence théoriquement chimérique (ou chimériquement théorique) d'un Lemmy pourtant toujours très au top, ce sont les conditions et autres imprévus de dernières minutes qui semblerait s'acharner sur les fans de rock'n'roll rapide.

déjà, puisqu'on est jamais assez con, il fallait évidemment que je me trompe de jour lors de ma prise de congé, croyant dur comme fer que le 5 octobre de cet an de grâce 2009 tombait un mercredi, c'est le jeudi, jour de sodomie et du tonerre, de brest ou d'ailleurs, que ce foutu jour devait tomber. les sourcis froncés, j'étais fatigué d'avance de devoir commencer le boulot à 7h20 le lendemain. ce n'est pas tout ! il a fallu que cette putain (pardon, les putains) d'sncb se décide pour faire sa grève bi-hebdomadère : pas de train, aucun.
merci donc à Mickaël qui, en plus d'être beau comme un dieu, se veut profondément philanthrope et qui a quand même bien voulu se bouger les fesses à onze heures du soir pour sauver ces deux âmes rockeuses en peines. merci encore, donc.

dans la salle, la première partie, était assurée par Spoil Engine qui reçut un accueil mitigé malgré leur metal extrême assez bien exécuté, au son personnel mais sans surprise.

pour en revenir à ce qui nous intéresse vraiment, Motörhead, ce post est finalement un non-être car, comme toujours, la bande aux deux tiers grande-britannique (Mickey Dee étant suédois) fut grandiose et il ne faudrait plus le préciser. nous déversant un flot de riffs tirés de toute leur discographie, agrémentés de ci et de là de solos improvisés téléphonés mais sommes toutes efficaces et conclu par un rappel authentique comme une billet de 15€ (genre, on fait un concert mais on avait oublié de jouer Ace Of Spades et Overkill, sisi), ce Lemmy pourtant fort statique nous en aura décidément mis PLEINS la gueule !
le watts à fond, les guitares acérées, ils n'en faut pas plus pour foutre une ambiance de feu dans tout Forest National, bien que la moitié des gradins soit inaccessible. l'AB aurait largement suffit et possédant une bien meilleures acoustique (surtout que pour 5€ les boules quies, je préfère les manger), elle m'aurait probablement épargné l'acouphène monstre que je me suis coltiné tout le jour d'après (en parlant de ça, "2012" à l'air de craindre un max, au moins autant que son prédécesseur).

bref, c'était l'ambiance et on y retourne dès qu'ils reviennent. Motörhead mérite son statut de légende, pour toutes ses qualités et tout ses défauts.

ps : big-up à moi-même que j'ai trop kiffé car il fut le seul avec moi à danser, sauter et chanter comme un furieux sur In The Name Of Tragedy, grand tube trop méconnu durant lequel Forest n'avait plus vraiment l'air d'être là. écoutez Inferno. cqfd.